Migrants, militants et riverains étaient nombreux ce matin au Tribunal d’instance
pour soutenir les 160 occupants du squat de la Poterie menacés d’expulsion par
le groupe Lamotte constructeur, propriétaire de cette maison de retraite
désaffectée.
L’avocate du groupe Lamotte a présenté un bref historique du
lieu vacant depuis 2 ans, acquis par le promoteur en avril 2016. Ce bâtiment
est destiné à être rasé afin de laisser place à une nouvelle résidence pour seniors.
Elle a répété à plusieurs reprises que « le groupe Lamotte n’a rien contre ces personnes », mais
qu’il y avait urgence pour le propriétaire à récupérer son bien afin de ne pas
freiner son projet à vocation générale et publique.
Au cours de l’audience, nous avons appris que le permis de
démolir avait été déposé hier et que le permis de construire était déposé ce
jour même !
Malgré l’absence de fondement juridique, le groupe Lamotte
maintient également la demande de coupure immédiate de l’électricité et de l’eau…
Pour la défense, l’avocate des migrants et de l’association « Un
toit, c’est un droit » a expliqué que les occupants étaient
majoritairement des familles avec de nombreux enfants dans une grande précarité.
Ils sont sans aucune autre solution d’hébergement face à la saturation du 115. De plus, ce bâtiment était initialement
destiné à être transformé en CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile).
Avec une surface de plus de 2000 m2, ce lieu est donc particulièrement adapté à l’accueil de
ces familles qui disposent de studios aménagés. L’avocate a présenté au juge
des photos pour montrer comment les migrants avaient remis en état la maison de
retraite afin de s’y maintenir dans les meilleures conditions possibles, sans
nuisances pour le voisinage ni mise en danger pour eux. Elle a précisé que les
riverains avaient d’ailleurs rédigé une pétition en faveur du squat.
Selon elle, « les
prémices du projet présenté par le groupe Lamotte » ne peuvent
justifier une expulsion immédiate en rappelant qu’il n’y avait eu aucune
effraction ni voie de fait sur le bâtiment. Quant à la demande de coupure des
fluides, elle s’avère totalement « incohérente ».
Le délibéré sera rendu le vendredi 5 août.
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