vendredi 29 juillet 2016

Compte-rendu de l'audience pour l'expulsion du squat de La Poterie



Migrants, militants et riverains  étaient nombreux ce matin au Tribunal d’instance pour soutenir les 160 occupants du squat de la Poterie menacés d’expulsion par le groupe Lamotte constructeur, propriétaire de cette maison de retraite désaffectée.  

L’avocate du groupe Lamotte a présenté un bref historique du lieu vacant depuis 2 ans, acquis par le promoteur en avril 2016. Ce bâtiment est destiné à être rasé afin de laisser place à une nouvelle résidence pour seniors.
Elle a répété à plusieurs reprises que « le groupe Lamotte n’a rien contre ces personnes », mais qu’il y avait urgence pour le propriétaire à récupérer son bien afin de ne pas freiner son projet à vocation générale et publique.
Au cours de l’audience, nous avons appris que le permis de démolir avait été déposé hier et que le permis de construire était déposé ce jour même !
Malgré l’absence de fondement juridique, le groupe Lamotte maintient également la demande de coupure immédiate de l’électricité et de l’eau…

Pour la défense, l’avocate des migrants et de l’association « Un toit, c’est un droit » a expliqué que les occupants étaient majoritairement des familles avec de nombreux enfants dans une grande précarité. Ils sont sans aucune autre solution d’hébergement face à la saturation du 115.  De plus, ce bâtiment était initialement destiné à être transformé en CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile). Avec une surface de plus de 2000 m2, ce lieu est  donc particulièrement adapté à l’accueil de ces familles qui disposent de studios aménagés. L’avocate a présenté au juge des photos pour montrer comment les migrants avaient remis en état la maison de retraite afin de s’y maintenir dans les meilleures conditions possibles, sans nuisances pour le voisinage ni mise en danger pour eux. Elle a précisé que les riverains avaient d’ailleurs rédigé une pétition en faveur du squat.

Selon elle, « les prémices du projet présenté par le groupe Lamotte » ne peuvent justifier une expulsion immédiate en rappelant qu’il n’y avait eu aucune effraction ni voie de fait sur le bâtiment. Quant à la demande de coupure des fluides, elle s’avère totalement « incohérente ».  

Le délibéré sera rendu le vendredi 5 août.



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