mercredi 26 juin 2013

25 juin 2013 : expulsion de sans-abris occupant un pavillon appartenant à la ville de St Jacques (Ille-et-Vilaine)


Ils avaient dit : « Nous récupérerons notre bien ».
Ils avaient tous voté pour, sauf un.
Certains savaient qu'il y avait des demandeurs d'asile, d'autres pas.
Certains savaient qu'il y avaient des enfants scolarisés, d'autres pas.
Certains savaient qu'il y avaient des bébés, d'autres pas.
Certains savaient qu'il y avait un enfant en attente d'une greffe, d'autres pas.
Mais ils avaient tous voté pour l'expulsion, sauf un.

Ils avaient dit : « Ça se fera en douceur ».
Ils avaient dit les gens ne seront pas bousculés.
Ils avaient dit : « Il n'y aura pas d'enfant à le rue ».
Ils avaient dit : « Rendez-vous le 5 juillet pour discuter ».

Ils avaient dit nous avons des valeurs.
Ils n'étaient pas centristes, pas de l'UMP, encore moins du Front National.
Ils étaient élus de l'union de la gauche.

Le 23, le 24 juin ils n'ont rien dit d'autre.
Le 25 ils ont demandé à la flicaille de procéder à l'expulsion.
Le 25, à 15 h, il y avait 40 bleus-blancs-rouges pour virer 8 adultes et 6 enfants.
Le 25 ils ont défoncé le portail.
Le 25 ils ont explosé les portes des chambres fermées à clé.
Le 25 ils ont donné 10 minutes pour sortir de la maison.
Le 25 les gens n'ont pas eu le droit de préparer leurs bagages.
Le 25 les affaires, y compris la poubelle, étaient entassées pêle-mêle dans des camions municipaux avant d'atterrir dans un garage.
Le 25 ils refusaient de laisser une clé pour y accéder librement.
Le 25 cela se faisait sous 3 appartements vides.
Le 25 deux familles avaient une nuit d'hôtel.
Le 25 deux autres n'en avaient pas.
Le 25 cinq enfants étaient à la rue.

Ils avaient dit : « Nous avons des valeurs ».
Le 25, nous, nous étions quelques-uns à avoir la rage.


Aux larmes citoyens !
Joëlle Couillandre   

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