Vendredi soir 22/03, et pour
tout le week-end, 19 personnes connues des associations étaient à la rue, parmi
elles 10 enfants et 12 personnes primo-arrivantes ou en situation reconnue
de grande fragilité (par exemples, une femme enceinte). Les personnes à la rue
ce week-end faisaient, pour la plupart, partie de celles qui ont été expulsées
du gymnase de l'école de l'Ille mercredi 20/03, à la demande de la ville de
Rennes.
Quand la ville de Rennes, via Mme
Debroise, ose déclarer qu'elle est attentive aux situations humanitaires, c'est
un mensonge éhonté : non seulement elle n'a jamais initié aucune démarche
vis à vis des associations ou des collectifs d'écoles pour s'inquiéter de la réalité
de la situation, mais la ville a décidé en début d'année que les élus de
permanence arrêteraient de recevoir les sans-abris le mercredi-matin, pour
finir par les faire expulser des lieux où ils avaient trouvé refuge, sans
aucune proposition de relogement et sans même daigner intervenir auprès de
la préfecture pour faire appliquer la loi de réquisition.
Quant à la préfecture, qui a fait
de grandes promesses à la Ligue des Droits de l'Homme et de grandes
déclarations dans la presse, concernant sa volonté d'héberger les demandeurs
d'asile et de signaler aux « opérateurs sociaux » les situations
humanitaires devant être prise en compte, elle fait preuve elle aussi d'une
incroyable malhonnêteté : le soir-même de l'expulsion du gymnase et de la
condamnation de la préfecture par le tribunal administratif de Rennes pour
non-hébergement des demandeurs d'asile, une famille de DA ayant gagné son
référé était à la rue, chassée du hall de l'hôpital par la police et errant
toute la nuit dans les rues. Le lendemain même des promesses faites par la
préfecture à la Ligue des Droits de l'Homme, les services sociaux n'avaient
toujours reçu aucune consigne et aucun moyens supplémentaires n'avaient été
débloqués.
La politique gouvernementale
actuelle, déclinée dans notre département par la préfecture, vise clairement à
rendre la vie impossible aux demandeurs d'asile, et cela au mépris de toutes
les conventions internationales et des recommandations du HCR de l'ONU (voir
rapport publié le 21/03). Bien que restant loin derrière les États Unis,
l'Europe a connu une augmentation significative des demandes d'asile mais la
France est en queue de peloton, avec une augmentation de seulement 3 %
(contre 48 % pour la Suède, 41 % pour l'Allemagne, 33 % pour la
Suisse et 6 % pour le Royaume Uni). Cela représente en clair une
augmentation de moins de 580 personnes par département. On est loin du fameux
« appel d'air » qui risquerait de ruiner notre pays !
À défaut de respecter leurs
promesses électorales de respect des droits de l'homme (et le droit à un
logement en fait partie, de même que le droit d'un enfant à être protégé),
certains politiques pourraient au moins avoir le courage d'assumer leurs choix
au lieu de mentir effrontément, de vilipender les associations et de faire
preuve du plus grand cynisme. Mme Debroise, élue rennaise, qui a fait le tour
de Rennes un soir dans l'année et n'a vu aucun enfant à la rue, s'est bien
gardée de répéter à la presse sa déclaration téléphonique à des parents
d'élèves émus par la situation des petits camarades de classe de leurs
enfants : « Vous n'imaginiez quand même pas que vous alliez
réussir à nous apitoyer ! ». Ci-jointes les photos des enfants
sur qui il conviendrait de ne pas s'apitoyer …
Joëlle Couillandre
Joëlle Couillandre
+ photos d'Armelle
*fourchette basse car il y a
sûrement eu des hébergements non répertoriés (nous pouvons donner les noms et
des hébergés et des hébergeants, date par date)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire