lundi 25 février 2013

Lettre au Président du Conseil Général Jean-Louis Tourenne


HISTOIRE D'UN PETIT VILLAGE SOLIDAIRE

Le 27 novembre 2012, la préfecture procédait à l'expulsion des 250 résidents de la réquisition de Pacé. À grand renfort de com, elle les  dispersait ensuite sur tout le département (gîtes, hôtels, foyers) : il s'agissait pour elle d'un énorme effort « humanitaire » ...
C'est ainsi que deux familles demandeuses d'asile « atterrirent » dans des gîtes ruraux, loin de tout, sur la commune de Québriac, sans argent, sans nourriture, sans titres de transport.
Émus par cette situation, des habitants de la commune s'organisèrent alors pour assurer le nécessaire vital : approvisionnement en nourriture, déplacements sur Rennes pour la scolarisation des enfants, pour les rendez-vous médicaux et administratifs incontournables.
Depuis cette date, une des deux familles a obtenu une place en CADA … immédiatement remplacée par deux autres familles ! Mais, alors même que le suivi des demandeurs d'asile est une obligation de l'État, aucune aide institutionnelle n'est arrivée et les habitants de Québriac n'ont eu d'autre solution que d'y aller de leurs propres deniers pour assurer la subsistance des familles (près de 900 euros dépensés à ce jour).
Ils se sont donc finalement décidés à interpeller le Conseil Général au sujet de la gratuité des transports ...




 Monsieur le Président du Conseil Général
 Monsieur le Conseiller général chargé des transports,

L'Etat a décidé en novembre dernier de procéder à l'expulsion du « squat » de Pacé. Cet endroit était occupé par des familles demandeuses d'asile qui pour certaines ont été relogées dans des gîtes de campagne, sur l'ensemble du département. Cette expulsion et ces relogements, s'ils ont permis une amélioration notable des conditions d'hébergement, ont compliqué la vie des migrants et de leurs enfants souvent très jeunes. Nous sommes tous des citoyens (militants associatifs, syndicalistes, militants politiques, chrétiens, simples citoyens humanistes…) qui, dès qu'ayant eu connaissance de l'arrivée de migrants sur notre territoire, avons décidé d'aider ces familles, précaires parmi les précaires.
Nous avons « rempli les frigos » durant les premiers jours, car les enfants n'avaient pas à manger, aidé à la scolarisation de ceux-ci, donné des bribes de français pour que les familles puissent s'intégrer rapidement, tenté de faciliter les diverses démarches administratives, mais surtout accompagné les familles dans leurs déplacements. En effet, pour ces femmes et ces hommes, toutes les démarches qui leur sont demandées, tous les recours auxquels ils peuvent prétendre se font à Rennes (préfecture, Secours populaire, médecin, consultations hospitalières, AFTAM, scolarisation à Rennes pour certains enfants….). Ces familles ont des cartes pour se déplacer sur le territoire de Rennes Métropole ; mais de part leur isolement géographique, elles ne sont pas en mesure de s'y rendre par leurs propres moyens !
Ainsi, depuis décembre, ces déplacements sont assumés bénévolement par une dizaine de personnes. C'est un engagement citoyen qui ne peut qu'être transitoire : à l'Etat et aux collectivités locales de contribuer maintenant à faciliter la vie de ces familles. Le conseil général d'Ille et Vilaine dit faire beaucoup pour la solidarité, et met des moyens importants pour l'action sociale : il faut le montrer une fois de plus en aidant ces familles migrantes pour leurs déplacements.
C'est pourquoi nous vous sollicitons à nouveau pour que chacune de ces familles puisse bénéficier, gratuitement et dans les plus brefs délais, d'une carte de transport Illenoo.

Comptant sur une réponse rapide de votre part, en vous sachant attachés au principe de solidarité, Veuillez messieurs recevoir nos sincères salutations

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